Au bout d’un souffle, Yao nous invite à voir au-delà du noir

Après deux singles sortis en début d’année, Yao dévoile son EP « AU BOUT D’UN SOUFFLE ».

Dans un monde souvent saturé de lumière artificielle, le rappeur choisit l’obscurité comme matière première pour son projet de six titres. Le ton est donné dès le premier morceau où l’on peut écouter les mots de Calmechaos, sur une instrumentale tendue et mystérieuse. Ce titre, c’est L’EIGENGRAU. L’eigengrau, c’est la teinte que perçoit l’œil humain dans l’obscurité absolue.

« Es-tu certain des teintes que tu perçois, et du chemin que tu choisis ? »

Yao remet en question notre rapport à la réalité, nos choix, nos illusions. On dit souvent que tout devient noir quand on ne voit plus la lumière au bout du tunnel. Pourtant, ce n’est pas noir. C’est l’eigengrau. Une teinte grise, presque imperceptible, mais bien présente. Yao rappelle ainsi que même lorsque tout semble perdu, il reste une trace, une forme. Un souffle, peut-être.

L’EP présente une esthétique sombre, cinématographique, presque claustrophobe ; autant dans les visuels, faits de couloirs sombres, de rouge sanguin, de formes brutes, et d’un personnage mystérieux, que dans les prods. Les textes, eux aussi, évoquent souvent les idées de souffle, respiration, ou la sensation d’étouffement.

La tension monte au fil des morceaux, illustrant ce sentiment de manquer d’air. Elle s’apaise sur le dernier titre DR EMMET BROWN, en featuring avec Deep Kelins. Plus doux, il sonne comme une reprise de souffle, une pause dans la course. Une longue instrumentale clôture ce titre de plus de six minutes, comme un moment suspendu, de respiration.

Être au bout d’un souffle, c’est se retrouver entre deux états, face à soi-même et ses démons : entre le doute et la clarté, entre ce qu’on a vécu et ce qu’on espère encore. Passé et futur s’entremêlent, comme si avancer demandait aussi de revenir en arrière. Regarder autrement. Et là où on croyait voir du noir, trouver peut-être l’eigengrau.

Avec son EP « AU BOUT D’UN SOUFFLE », Yao explore d’autres vérités et angles de vues sur ce qu’on a toujours cru voir : parfois, l’obscurité révèle bien plus que la lumière.

Si l’on dit souvent que le talent n’a pas d’âge, l’amour de la musique et celui de l’écriture n’en ont pas non plus ! A peine deux décennies de vie derrière elle, Nina écoute tout le temps des chansons, et quand elle n’en écoute pas elle en cherche, en partage et lit des interviews sur des artistes qu’elle affectionne.
Désormais, elle en parle aussi dans Opus et vous pourrez lire ses brèves oscillant entre rap, pop et chanson à l’accent rap...