Paddang à la conquête de Lizardland
Crédits photo Prescilia Vieira-coëlha
Depuis des temps immémoriaux, le roi Gizzard règne en maitre sur les terres de Lizardland, royaume de spirales sonores, de riffs incantatoires et de créatures à écailles. Mais depuis peu, las de gouverner ces terres saturées du psychédélisme, son regard s’est posé vers d’autres contrées : heavy metal, jazz, boogie, electro… puis dernièrement la conquête de Phantom Island accompagné des troupes de l’orchestre philharmonique de Los Angeles. Et dans son sillage, le trône du fuzz reste vacant. Et voilà que depuis les régions Sud, la rumeur gronde. Une révolte se fait entendre. Des guitares vrombissantes, des battements tribaux, et au centre du tumulte : Paddang. Un nouveau culte sonore, prêt à ériger son propre royaume lézardien.
Quelque part entre révérence et insurrection, les trois toulousains tracent avec ce « Lost In Lizardland » leur propre route dans le désert psyché. Loin d’être perdu, Paddang ne se contente pas de marcher dans les pas du roi : il érige un temple à sa manière, brut, direct et ancré dans une énergie live palpable. L’album s’ouvre sur cette intro qui sonne comme une procession vaudou avant que Pressure déroule son groove sinueux, ses guitares fauves, prêtes à bondir et cette batterie martiale , fondement essentiel de cette transe électrique.
Là où les australiens nous perdent dans leurs labyrinthes, Paddang concentre ses forces pour créer un univers cohérent, à la fois dense et aérien. Un univers visuel qui rappelle PetroDragonic, des structures fractales et cette fièvre répétitive qui évoquent la période Polygonwanaland pourtant on ne parlera pas d’hommage, il y a dans ces morceaux une urgence plus rageuse qui sonne comme un appel à l’insurrection musicale.
La dynastie Gizzard est peut-être en exil, mais à Toulouse, de nouveaux prédateurs sont en train de s’éveiller.