ZalbecinO n’a pas fini de rêver
Crédits photo @zephyr.raw
Après avoir exprimé ses « PARADOXE » l’an passé, ZalbecinO revient avec «jai pas fini drêver », un EP où se mêlent mélancolie, lucidité et espoir. Cinq titres que le rappeur voit comme un seul morceau, tant l’enchaînement est fluide et naturel.
Le projet s’ouvre sur la sensation d’un esprit en lutte, la difficulté à avancer, faire semblant quand les blessures restent vives. Il y a cette question, comme un appel à l’aide : « Comment faites-vous ? J’ai l’impression d’être fou ». ZalbecinO décrit le paradoxe de se complaire dans la mélancolie, celle qui revient sans cesse et qu’il est dur de défaire, devenant presque confortable par habitude. Une folie qui, parfois, paraît douce.
Puis vient l’amour qui s’effondre. « Mardi 12 novembre, j’ai des papillons morts au ventre. » Une date, une rupture, un souvenir qui ne passe pas. « J’peux pas croire que c’était pas la bonne personne, pourtant j’entends que c’est pas la bonne personne. » Une tentative de dire au revoir, sans vraiment le vouloir.
Au milieu du chaos et des failles qu’il apprend à accepter, il lui reste ses rêves : « J’entends plus rien, j’vois seulement quelques rêves. » Le passé devient moteur, avec le recul la douleur se transforme en détermination.
Il évoque aussi ce toi . à qui il avoue parler dans tous ses tracks, comme si écrire était devenu sa seule manière de faire le deuil de la relation. Il prend du recul avec lucidité sur cette histoire qui a bouleversé sa vision de l’amour. Seul titre avec une ponctuation : un espace puis un point final. Il marque une fin que seul le temps semble pouvoir clore.
Un beau morceau qu’il a d’ailleurs interprété dans La Nocturne de Planète Rap sur Skyrock récemment.
L’EP se termine avec jai pas fini drêver, un titre sans apostrophe, sans artifices, laissant place à une nouvelle forme de vulnérabilité. « J’ai voulu m’envoler, j’suis parti trop loin… Plus j’avance, plus j’vais monter » « […] mais non, jamais j’redescend, j’ai pas fini d’rêver ». Malgré les chutes, ZalbecinO ne renonce pas. Il rêve encore, et c’est précisément ce qui rend sa musique si touchante et humaine.
Avec « jai pas fini drêver », Zalbecino propose un projet sincère, qui parlera à tous ceux qui doutent, tombent, se relèvent, et surtout ; continuent de rêver.
Vous pourrez voir ZalbecinO sur la scène du Bikini ce samedi 24 mai pour le Week-end des Curiosités !