Interview Nuance Records : “Nuance a été pensé comme un lieu de croisement pour les artistes”

Nuance Records rejoint les partenaires du Focus d’Opus en 2024 ! OPUS a rencontré Axel et Jeremy, respectivement chargé de production et fondateur/ingénieur du son au sein de cette structure aux multiples métiers. Studio, enregistrement, label, implication dans le Focus : ils nous disent tout ce qui se cache derrière ce nom de Nuance !

Nuance Records rejoint les partenaires du Focus d’Opus en 2024 ! Studio, enregistrement, label, implication dans le Focus : ils nous disent tout ce qui se cache derrière ce nom de Nuance !

Bonjour Axel et Jeremy : est-ce que vous pouvez présenter Nuance Records en 2 phrases pour ceux qui ne vous connaissent pas ?

Jeremy : Nuance est avant tout un studio d’enregistrement et de mixage. On accueille également des résidences de création et des répétitions pour les artistes qui ont parfois besoin d’un accompagnement technique et d’un regard extérieur sur leur musique. 

Au delà du studio, Nuance c’est aussi un label de production musicale et un lieu de croisement où des événements sont organisés occasionnellement.

Opus connaît Jeremy depuis quelques années, comment es-tu rentré dans l’aventure et avec quel rôle Axel ?

Axel : J’ai intégré l’équipe fin 2021 en tant qu’admin et chargé de production, quand Jeremy à trouvé les locaux actuels de Nuance (14 Rue Saint-Bertrand, 31500 Toulouse). Mon travail consiste principalement à gérer l’ensemble des aspects liés à la gestion administrative et économique du studio, mais aussi de structurer le label, qu’il s’agisse des contrats, de la production /distribution des projets, de la recherche de subventions, de partenaires etc… A côté de ça, je peux être amené à donner un coup de main à Jeremy au studio, ce qui me donne l’opportunité de sortir un peu la tête de l’écran. Je m’intéresse aussi beaucoup aux musiques électroniques et j’ai accumulé pas mal de machines à travers les années, ce qui me permet de proposer des atelier d’initiation au synthé modulaire et de mettre la main à la pâte sur certaines productions du label.

On va prendre le temps de détailler les divers activités de Nuance… Sur votre site internet, le premier onglet vous présente en tant que label : vous travaillez avec combien d’artistes actuellement et quel est concrètement votre rôle en tant que label ? 

Jeremy : La première sortie du label remonte à 2021, avec le premier EP de Renarde. Puis nous avons enchaîné avec un single du duo pop londonien Moon Thrills. Actuellement on travaille sur plusieurs projets parmi lesquels on retrouve Taisen dont la sortie d’album est prévue pour le 19 Avril, Zelezna avec qui on travaille sur plusieurs formats qui sortiront au cours de l’année. Enfin, on a également commencé à produire une artiste qui s’appelle Faust et qu’on a hâte de vous dévoiler.

“Le studio est vraiment ouvert à tous types de musiques, on travaille régulièrement avec des groupes de musique pop, électro, rock. Jeremy a également beaucoup d’expérience studio avec des artistes rap.”

Parmi ces artistes, on en connait certains un peu plus que d’autres. Je souhaitais justement parler avec vous de Faust dont j’ai entendu parler ! Comment s’est faite la rencontre et comment décidez-vous ensemble de construire et prendre le temps avant de présenter ses chansons ? 

Axel : Jeremy à rencontré Faustine il y a quelques années sur un tournage de clip pour Renarde et c’est assez naturellement qu’est née la collaboration artistique. Faustine nous a à présenté plusieurs de ces compositions, on échange régulièrement nos influences musicales ce qui nous permet travailler sur la direction musicale du projet et de tracer une direction artistique claire. Etant réalisatrice, Faustine à une vision d’ensemble de son projet ce qui rend cette collaboration d’autant plus enrichissante.

Nuance Records est ouvert à toute couleur musicale où vous avez des appétences particulières ?

Axel. : Le studio est vraiment ouvert à tous types de musiques, on travaille régulièrement avec des groupes de musique pop, électro, rock. Jeremy a également beaucoup d’expérience studio avec des artistes rap.
En tant que label, on fonctionne au coup de cœur. Des projets dans des esthétiques pop comme Renarde, Moon Thrills, Faust; électro avec Zelezna, néo classique avec Taisen… On discute longuement avec les artistes de leurs influences, leurs ambitions, on se laisse guider par la musique et par notre intuition. C’est cette idée qui se cache derrière le nom Nuance Records.

Je continue de balayer vos métiers : Nuance c’est aussi un studio, que j’ai vu se construire petit à petit… Si je résume, ce studio il vous permet de proposer des enregistrements, des mixages, mais aussi des « résidences ». Vous pouvez nous en dire plus sur ces 2 points ? 

Jeremy : En effet, le studio est principalement dédié à l’enregistrement et au mixage mais il nous arrive occasionnellement d’accueillir certains groupes en résidence et en répétition. C’est dans ces moments-là qu’on peut accompagner des artistes sur des points techniques, à savoir comment mieux gérer leur son en concert, comment se préparer à une séance d’enregistrement. Ou encore revoir certaines de leurs compositions. Leur donner un avis extérieur et un axe de développement sans pour autant qu’il fasse parti du label.

Le studio étant placé à quelques pas du centre-ville et des stations de métro Jean Jaurès et Marengo cela nous permet d’avoir une relation particulière avec les groupes qui viennent travailler ici, un peu comme un petit commerce de proximité.

“A travers le Focus d’Opus il était important pour nous de participer à l’émergence de la scène locale”

C’est d’ailleurs avec ces Résidences que vous rejoignez cette année le Focus d’Opus : les 3 projets du Focus 2024 vont bénéficier d’une journée avec vous. Ca représente quoi pour vous ce dispositif ? 

Jeremy : Tout à fait, à travers le Focus d’Opus il était important pour nous de participer à l’émergence de la scène locale et de participer à un tel dispositif. On accueillera donc les trois groupes du Focus d’Opus pour une journée de résidence chacun.

Nuance c’est aussi un lieu qui vit : il me semble que vous hébergez la radio Egregore, vous proposez aussi des événements comme des ateliers DJ sets ou des concerts acoustiques, j’ai vu une expo photo aussi récemment. Comment est pensée cette programmation ?

Axel : En effet, comme on le disait tout à l’heure, Nuance a été pensé comme un lieu de croisement pour les artistes. Egregore est une web radio, un label de bass music et un vaste collectif de DJ. C’était important pour nous de pouvoir mélanger les genres et les publics. La programmation est pensée à la fois en terme pratique par rapport à la dimension du lieu mais aussi en concertation entre nous, afin de trouver des artistes qui nous plaisent à tous les deux, qu’on imagine bien évoluer professionnellement. Ensuite, nous programmons actuellement des expos jusqu’à l’été d’artistes visuels féminines qui ont un projet musical en parallèle. Elles peuvent être photographe, graphiste, dessinatrice et le fait qu’elles aient toutes un lien avec des projets musicaux variés nous semblent pertinent à mettre en avant dans le local. On commence en avril avec la DJ et artiste graphique Queenie F. Charles, aka Queen Paramount.

Est-ce qu’il y a des actualités particulières chez Nuances Records dans les mois à venir ? 

Axel : Parmi nos dernières actualités :

Le 19 Avril sort le nouvel album Time no Time de Taisen.

Le 10 Mai sort Monolog, un cours métrage accompagné par une bande originale de Zelezna.

Faust dévoilera ses premiers titres dans les prochains mois…

Et si on regarde dans le passé, est-ce qu’il y a un souvenir particulier vécu avec Nuance que vous aimeriez respectivement nous partager ? Une anecdote, un beau ou mauvais moment vécu ? 

Jeremy : Ce qui nous vient en premier à l’esprit c’est la fête de la musique 2022. On venait de commencer les travaux du studio au sous-sol et on préparait notre saison culturelle sur l’année à venir. C’était la première fois qu’on organisait un concert dans les locaux et l’événement a rassemblé plus de 70 spectateurs, soit nettement plus que la capacité du lieu ! On a programmé Jokari, pour commencer par de la pop de chambre et ensuite, un projet hyper original nommé “La Bonne Correspondance” entre electro et rock, qui utilise une vraie batterie jouée par des percuteurs programmés en midi. C’est le concert le plus dingue qui s’est déroulé chez nous, l’effervescence de la fête de la musique y est pour beaucoup.

Vous savez qu’OPUS est un média de découvertes musicales. Si vous aviez 3 projets à porter aux oreilles de nos lecteurs vous proposeriez qui et pourquoi ? 

Jeremy : Parmi les projets toulousains, on vous conseille d’aller écouter Novo Skelter, groupe de post-punk qu’on adore. Ils sortent de 4 jours de résidence au studio et on a beaucoup aimé bosser avec eux.

Axel : de mon côté, je vous conseille vivement d’aller écouter Monolithe Noir, un projet Post-Rock / Electro assez expérimental, que j’avais découvert lors de l’Electro Alternativ en 2019. Il mélange synthé modulaire, batterie et guitare / basse, ça a été une véritable révélation musicale pour moi.

Jeremy : Dernièrement j’ai commencé à écouter The last Dinner Party, groupe rock composé de quatre londoniennes que je trouve très cool. Un son brut mais rempli de détails et une esthétique un peu baroque / rococo.

Et pour finir : si vous pouviez organiser votre festival idéal, il se passerait où et vous feriez jouer qui ?

Jeremy : On aime beaucoup les festivals qui se déroulent sur plusieurs lieux dans une ville, comme Nuit Sonore à Lyon, les Transmusicales de Rennes où les éditions passés de l’Electro Alternativ à Toulouse. Sur ce format, on verrait bien une programmation très éclectique accès sur la découverte d’artistes de notoriété variables. En terme de Programmation, il pourrait y avoir Damon Albarn, Chalk et un nouveau projet qu’Axel a découvert récemment qui : Contrevents.

Merci à vous deux, merci pour ce que vous allez faire pour les 3 projets accompagnés par le Focus d’Opus 2024 Ciel Ether, terestesa et Words of Sara !

Créateur d’Opus, Rémy est à la fois rédacteur et photographe dans notre media. Un mélomane qui écoute aussi bien du rock que du rap ou de la pop, et qui aime fouiller la scène locale.
C’est également lui qui gère le projet Focus d'Opus