Nom de Zeus, Marty went back

Visuel (c) Romain Perrin

Le trio toulousain est de retour du passé ou du futur avec « Génials », un album qui porte bien son nom. Aussi bancal que brillant, il propose du punk existentiel, abrasif et salutaire.

Dès les premières secondes de Welcome, le ton est donné : riffs furieux, batterie frénétique et voix râpeuse qui semble hurlée à travers le pare-brise d’une DeLorean lancée à pleine vitesse. Comme un réveil dans un monde qui ne vous reconnaît pas, un avenir dont on ne voudrait pas, on saute à pieds joints dans leur univers à angles vifs un peu comme dans un portail de Rick, sans vraiment savoir où on va atterrir, mais en étant sûr de ne pas s’y emmerder.
Ici, on est bizarres, bruyants mais vivants !
10 titres sans temps mort… véritable course contre le quotidien, ce vortex qui nous aspire. Marty Went Back nous propulse hors de la matrice, écrase le bouton du convecteur temporel une bière à la main et fonce à 88 miles/heure vers un multivers de désillusions amoureuses, de gueules de bois existentielles et de bienveillance.

Mais le groupe est aussi capable de moments plus mélancoliques comme avec Wire. L’émotion est là, brute, sans fard, toujours sur le fil espérant ne pas chuter. Le rythme ralentit, tu regardes en bas mais tu n’as pas le temps de te dire que « merde tu as le vertige », te voilà déjà reparti vers la 2ème moitié du disque.

Dans un monde instagrammable, Marty Went Back ne cherche pas à briller, encore moins à plaire. Il préfère raconter les micro-catastrophes, les amours molles, les beuveries qui tournent court, les identités qu’on ne choisit pas toujours. Un album pour ceux qui ne veulent pas sauver le monde, mais juste y survivre.

Et comment ne pas évoquer la pochette dessinée par le non moins génial Romain Perrin. Si on ne sait pas quel goût on va trouver en croquant dans ces batônnets fondant, je peux vous promettre qu’ils sont sacrément rafraichissants. Assurément l’album de l’été !

En concert le 4 juillet à Toulouse au Breughel.

Attaché de presse musical de métier, Julien est la plus belle plume d’Opus. Un éclectisme aussi riche que sa culture musicale !