Interview Galim Atias “On joue du Hip-Hop Jazz, ce sont les deux styles dans lesquels nous naviguons et qui nous réunissent”

Galim Atias est l’un des 3 projets accompagnés par le Focus d’Opus en 2023 avec Mélys et Feràmia. Un projet qu’on décrit comme jazz-rap, mélangeant les couleurs musicales, à découvrir avec le très bel album Tigre Azul. On a posé quelques questions à Dax et Quentin, chanteur et pianiste du groupe, pour tout savoir du projet : à retrouver sur la scène du Metronum avec l’ensemble des projets Focus d’Opus vendredi 1er décembre 2023 !

Bonjour Galim Atias, bonjour Quentin et Dax. Est-ce que vous pouvez nous raconter comment s’est formé le groupe ? 

Quentin : Salut Rémy ! A l’origine j’ai reçu une proposition de JB (notre saxophoniste fan du FC Nantes, rencontré au conservatoire de Toulouse) pour faire des sessions hip-hop. Alvaro et JB, compères de soirée, ont proposé au batteur Tom Le Clou de se joindre au groupe. Dax s’est rajouté en suivant. Nous avons eu une proposition de concert à la Passerelle Negreneys et avons monté un répertoire de compos pour l’occasion dans lequel Dax improvisait au chant. On a invité notre pote rappeur Kendrick en feat et c’était le feu ! 

Tom, le batteur, a dû nous quitter pour rejoindre la compagnie du Cabaret 2000 et Curtis nous a rejoint : Dax et moi connaissions Curtis de Marciac. Pour ma part, nos anciens groupes Quantum et Edmond Bilal Band ont joué sur le même festival, Dax jammait souvent avec lui. Avec l’arrivée de Curtis nous avons commencé à trouver notre identité actuelle. 

Pour la petite anecdote, nous nous sommes réunis à l’origine pour travailler le répertoire d’un autre pote rappeur pour la sortie de son album qui s’est annulé pour diverses raisons et qui n’a malheureusement pas pu vu venir à nos répétitions. C’est donc Dax qui est venu jammer avec nous en répet’. 

Vous proposez une esthétique assez rare, où le jazz et le rap se mêlent. Est-ce qu’il y a des références musicales qui vous guident ? Comment vous décrivez votre musique ? 

Dax : Il y a beaucoup de groupes de Jazz-Rap qui existent, les deux se mêlent déjà depuis très longtemps. On dit que l’on joue du Hip-Hop Jazz car ce sont les deux styles dans lesquels nous naviguons et qui nous réunissent, mais chaque membre du groupe possède ses propres influences ET chaque membre du groupe exerce son influence sur la création. En un concert vous pouvez écouter en plus du Hip-Hop Jazz de la Drum’n Bass, du Baile Funk, du Rock, de la Pop, différentes déclinaisons du jazz et du Vocoder (à ne pas confondre avec l’autotune). 

Quentin : et des blagues de Dax ! 
Pour ce qui est de nos inspirations musicales, étant donné que c’est quelque chose d’assez personnel, je dirais Flying Lotus, « To pimp a Butterfly » de Kendrick Lamar et Robert Glasper qui est pour moi la plus grosse inspiration du groupe. Nous jouons d’ailleurs un medley arrangé de trois morceaux qu’il a composé ou sur lesquels il a joué, c’est notre hommage à sa musique. 

Dax : Pour l’écriture des textes, je me suis beaucoup inspiré de la poésie surréaliste en cherchant à proposer une critique de l’humain en lien avec la tradition de la spiritualité autour de l’actualité moderne.

Pour nos oreilles francophones, il y a une belle fantaisie musicale avec le rap en espagnol ! Vous avez hésité à vous exprimer en français ou anglais ou l’espagnol était une évidence pour vous ?

Dax : L’espagnol est ma langue maternelle, je suis né à Madrid. Mais il y a aussi certaines parties en anglais, en référence à la langue maternelle du hip-hop. Et cerise sur le gâteau, on rêverait de faire à l’avenir un morceau en français avec mon accent espagnol…

Et ce nom, Galim Atias, comment s’est-il dessiné ? 

Quentin : GALIM ATIAS provient du mot « galimatias », qui est (sans aller chercher la définition sur internet) « un discours confus qui semble vouloir signifier quelque chose mais ne veut rien dire ». 

Dax : C’était aussi utilisé dans le passé pour nommer les paroles des prophètes à cause de leur côté abstrait. Et comme un artiste du nom de Galimatias existait déjà et qu’il faisait des millions de vues, nous avons coupé le nom en deux. 

Quentin : On aurait aussi pu se nommer GALIM ATLAS, mais « un discours confus qui semble vouloir signifier quelque chose mais ne veut rien dire en portant le poids du monde sur ses épaules », c’était trop torturé pour nous. 

En parlant de dessin, j’ai été frappé (griffé) par la pochette de Tigre Azul, peut-être la plus belle que j’ai vu dans la scène toulousaine depuis les débuts d’Opus. Vous pouvez la décrire à ceux qui ne l’ont pas vue ? 

Quentin : Merci beaucoup, c’est une création de @Kevanf pour le retrouver sur instagram, pour laquelle Dax a assuré la direction artistique.

Dax : Pour le Tigre Bleu, j’avais pour idée en écrivant les textes de travailler à partir d’un tigre de couleur bleue parce que je trouve que c’est une couleur qui caractérise notre univers. En effectuant des recherches, je me suis aperçu qu’existait la légende du Tigre Bleu, aussi appelé « Tigre Maltais ». La pochette est un crossover s’apparentant à la typographie Thaïlandaise et à l’esthétique japonaise en ce qui concerne le tigre et les nuages. Ça explique les influences asiatiques, le Tigre Bleu vienne du Fujian, une province de Chine. 

Nous nous sommes permis de prendre des libertés sur l’origine de l’animal car nous avons cherché à recréer la légende en faisant le lien entre l’humain et l’animal, et non à la raconter et la transmettre telle qu’à l’origine. 

“Chaque morceau de l’EP possède son ambiance et ses propres couleurs : chaque morceau est écrit autour d’un concept”

Cet album, il me semble qu’il va bientôt exister physiquement : en CD ? en vinyle ? 

Dax : Ce serait notre rêve de le faire en vinyle, mais on va d’abord le sortir en CD que nous distribuerons dans un premier temps aux personnes qui nous ont aidés via le crowdfunding et sans qui l’EP n’existerait pas (encore un grand merci à vous). Après, étant féru de diggin (recherche de vinyles), j’aimerais énormément pouvoir déposer le vinyle de notre EP en boutique pour que des gens tombent dessus et s’amusent à sampler notre musique.

Quentin : toi qui nous lis, si tu gagnes entre 20 000 et 5 millions d’euros par mois, sache que tout mécénat est apprécié, c’est ça l’esprit Shōnen ! 

On entre dans l’écoute de cet album. Quel est le son que vous conseilleriez en premier pour découvrir l’univers de Galim Atias ? 

Quentin : Nous nous sommes mis d’accord sans nous concerter sur le morceau Impulse, qui est le morceau d’ouverture de notre EP ! 
C’est le premier morceau et le plus long de notre album. On y passe par différentes ambiances en commençant par une première partie énergique, sauvage et instable, un interlude mystérieux et une partie funk finale élégante. C’est également le seul morceau de l’EP à avoir des solos, ce qui fait que c’est pour nous le plus complet. 

Dax : Chaque morceau de l’EP possède son ambiance et ses propres couleurs, du fait que chaque morceau est écrit autour d’un concept. Extinction se veut à la fois tragique et lumineux, du fait que l’on y voit une forme de passage obligé vers un renouveau, Estimative donne une impression de danger, Méditation est contemplatif et chaleureux et Tigre Azul est à l’image du tigre, majestueux et puissant tout en restant fin et agile. 

Il y a un joli featuring avec la talentueuse Mafalda High : racontez-nous la rencontre et ce morceau ! 

Dax : Mafalda est une amie que je connais depuis longtemps, nous avons déjà joué plusieurs fois ensemble, que ce soit en jam, avec le Dawa Deluxe ou sur mon projet solo « Fleur de Loop ». J’aime beaucoup son énergie, sa créativité et sa puissance. Ce qu’elle a produit correspondait à la fois à notre vision du tigre et a amené à la fois une image plus féminine et puissante de l’animal. 

Nous la remercions énormément d’avoir tué ce couplet, pour ce qu’elle a fait pour nous et on vous conseille très fortement d’aller écouter son projet solo Mafalda High, qui sera également en concert le 2 novembre au Rex à Toulouse avec Bøl et FÜLÜ. 

J’aimerais également remercier Mélissandre Masliah qui est aussi venue faire un featuring sur le morceau Berceau, qu’elle a écrit et que nous avons composé ensemble avec le groupe. Pour la petite histoire, c’est elle qui m’a fait découvrir le jazz et la soul à travers le festival de Jazz in Marciac, et en conséquence rencontrer plein de musiciennes et musiciens de Toulouse. C’est de cette façon que je suis arrivé ici, c’était donc pour moi une évidence de l’inviter sur cet EP. Le texte qu’elle a écrit est à la fois doux et mystérieux, emprunt de délicatesse et accompagné d’accords chauds et moelleux, ce qui en fait à la fois une douce introspection du tigre et une paisible berceuse. Nous la remercions énormément pour sa patience et son featuring. 

Cet album, j’ai l’impression que c’est une sorte de médiation musicale : un disque qui fait écouter du jazz à des fans de rap, du rap à des jazzeux. C’est une de vos ambitions ? 

Quentin : si on y arrive, c’est en soi un accomplissement personnel dans le sens où notre but est de sortir des clichés du rap basés sur l’égo, la « moula », la soi-disant réussite sociale, ce besoin d’écraser ce qui nous entoure et d’instaurer notre supériorité. C’est l’effet que me fait le rap mainstream actuel, et Dax a la particularité dans son écriture de proposer des histoires, de jouer avec les tableaux et métaphores dans l’intention de nous amener dans des mondes magiques inspirés de notre réalité actuelle. 

Attention, je ne suis pas en train de démonter la musique dite « populaire », c’est juste une façon de dire que dans le paysage musical, il y a tellement de groupes, de styles, de personnes incroyables qui sont mises en sourdine du fait que certaines structures ont le monopole de la communication grand public. Tout ça pour en venir au fait qu’il y a – partout dans le monde – une multitude de projets et d’initiatives qui mériteraient d’avoir un peu plus la parole et plus de place. Peut-être qu’il serait positif, dans un premier temps, de se renseigner sur les groupes locaux et les évènements qui se produisent autour de chez nous ? Je pense que l’on serait surpris d’y découvrir un monde qui vit et qui grouille de pluralités de styles, de genre, de sentiments, d’histoires. 

Un jour quelqu’un m’a dit « le jazz, tout le monde aime ça mais personne ne le sait » et j’ai trouvé ça juste quand on connait la capacité du jazz à se mélanger aux autres genres et styles. 

Dax : On essaye également de sortir de l’image de « il y a un rappeur en tête de ligne et derrière il y a une instru » et d’avoir une cohésion, une unité dans le groupe qui laisse la place à chaque personne pour s’exprimer. C’est pour cela qu’en live, il y aura des passages uniquement instrumentaux, solo ou en groupe. J’essaie également de m’intégrer en tant qu’instrument sur certaines parties, de marcher comme une boîte à sample, de chanter. Il y a tellement de possibilités à explorer avec la voix que je trouve ça dommage de ne pas exploiter son potentiel. A l’inverse, il arrive que ce soit l’un des instrumentistes qui kick les lyrics avec son instrument.

Le concert au Metronum ? La chose la plus importante sera de proposer la meilleure version de nous-mêmes auprès d’un maximum de monde !

Je vous ai vu en live au Taquin, où la magie opère… Quels sont les rdv à venir ? 

Dax : nous venons de faire notre petit tour toulousain au Bear’s House et au Taquin. Actuellement, nous préparons la soirée du 1er décembre au Metronum, mais si un concert tombe d’ici-là, vous serez les premiers au courant. 

Il est difficile de se juger en tant que spectateur sur son propre live. Chacun de nous vit le moment à sa façon, on se donne à fond parce qu’on aime faire ensemble la musique que l’on joue. Je pense que quand on aime ce que l’on fait, ce sentiment est capté et partagé par notre public. Nous avons déjà eu des retours de gens qui sont passés par des moments de recueillement, d’introspection, de joie, de fous rires ou d’exaltation. T’es venu nous voir en live Rémy, je te retourne la question. Qu’en as-tu pensé ? 

C’était une belle magie ! Déjà musicalement ça joue terriblement bien, j’ai jamais vu un batteur comme Curtis je crois… La synergie entre rap et jazz fonctionne, et je vous rejoins il y a aussi d’autres couleurs musicales dans votre live : c’est soul, c’est funk… Et les improvisations de Dax entre les morceaux amènent aussi une belle poésie ! 

Je reprends le fil de mes questions… On parlait tout à l’heure de l’esthétique de la pochette, mais j’aimerais aussi qu’on parle de l’esthétique de votre clip Tal Vez. On est sur du haut de gamme ! Comment a été conçu le scenario, comment avez-vous tourné le clip ? 

Dax : je suis un amoureux du cinéma, spécifiquement du cinéma du réalisme magique italien (Fellini). En écoutant le morceau, j’ai écrit un storytelling et avec mes amis de Madrid : Ladieresis (boîte audiovisuelle qui fait des clips de malade en Espagne). Ils sont venus pendant trois jours à Toulouse, et c’est grâce à eux que l’on a pu filmer et diriger le clip entre l’Etang de Soulcem en Ariège (merci Alvaro) et les hauteurs du Peyras vers Bagnères-de-Bigorre (merci JBtos). 
L’esthétique du clip réveille le mystère et la magie de la lumière et de la nature avec une multitude de tableaux et de symboles qui caractérisent la personnalité du morceau Tal Vez

Quentin : J’aurais bien aimé exploiter la magie du feu pour réchauffer le l’eau du lac (rires). 

Vous faites partie des 3 projets accompagnés par le Focus d’Opus. Que vous apporte le dispositif ? 

Quentin : une interview (rires)

Dax : c’est toujours un plaisir de faire affaire avec vous, OPUS gang (rires)

Quentin : une soirée au Metronum avec captation vidéo-son d’un morceau du live et reportage photo du concert. 

Dax : Et la chance de pouvoir nous produire sur la même scène que Feràmia et Mélys, c’est la folie.

Quentin : Des ateliers autour de stratégies de communication et de management. 

Dax : Et on voit que ça a servi à Quentin. 

Quentin : Un atelier avec la SACEM de présentation et d’éclaircissement. 

Dax : SACEMortel (rires) 

Quentin : Une promotion presse qui nous est allouée par OPUS, avec une couverture médiatique lors de nos concerts et évènements. 

Dax : Réussir à obtenir une couverture médiatique, ce ne serait pas également une ouverture médiatique ?

Quentin : un shooting photo avec toi, Rémy d’OPUS. 

Dax : un phooting shoto. 

Quentin : un shooto photing ? 

Dax : un phingto shotoo ? 

Quentin : …

Dax : … ? 

Quentin : on essaie d’être efficaces ? Dans 20 minutes je dois commencer à faire la vaisselle, on a répondu à 12 questions en 2 heures, il nous en reste 4, avec un battement de 2 minutes entre la fin de l’interview et le passage ménage sans oublier les 15 secondes dédiées à faire cette phrase, de combien de temps disposons-nous par question ? 

Dax : ça compte le fait qu’il reste deux choses à dire sur l’accompagnement d’OPUS ? 

Quentin : On a tout dit ? 

Dax : Et le tournage de la vidéo avec les Incultés à côté de Maubourguet où on a passé 3 heures en tête-à-tête à faire le ménage dans toute la maison après le départ de tout le monde ? Les attaques de frelons à 4 heures du matin ? Les 4 heures de sommeil avant l’installation ?

Quentin : Damn… 

Dax : Mais le plus important, l’espoir. 

Quentin : je pensais que c’était les rencontres ? 

Dax : l’espoir de nouvelles rencontres.

Quentin : damn, c’était intense. 

Quel morceau avez-vous choisi pour la vidéo que vous avez tournée avec Les Incultés pour le Focus d’Opus ?

Dax : nous avons choisi Estimative parce que c’est pour nous le morceau le plus narratif de l’EP. 
Nous nous sommes rendu compte en concert que c’était celui qui interpellait le plus la curiosité des gens par rapport à la définition du mot : sens animal lui permettant de ressentir le danger sans le percevoir. 
Nous avons également fait un arrangement du morceau afin de donner un final explosif et inédit que vous pourrez bientôt voir et écouter grâce à la captation live des Incultés. 

Dax : un grand merci à Tristan, Alex et Robin qui se sont levés à 6 h 30. 

La date du 1er décembre au Metronum avec le Focus d’Opus, elle représente quoi pour vous ? 

Quentin : De jouer dans une salle avec cette qualité d’espace, de son et de lumière, c’est une aubaine pour nous. Nous aurons de la place, ça évitera à Dax de mettre des kicks involontaires à JB, nous aurons très sûrement un beau set de lumière et une bonne qualité de son. Pour ces aspects-là, c’est quelque chose de très important dans un concert, dans un show. Maintenant, la chose la plus importante pour nous sera de proposer la meilleure version de nous-mêmes auprès d’un maximum de monde, des gens qui adhèrent aux projets ou qui découvrent, des professionnels de structures de musiques actuelles, que ce soit dans le booking, la production, la communication, l’accompagnement, etc… 

D’autant plus que nous jouons à la maison. C’est justement sur ce genre de scène devant les gens que nous connaissons que l’on a le plus envie de se montrer, de faire ce pour quoi nous travaillons tous les jours et de donner l’envie aux gens de continuer l’aventure avec nous. 

Opus est un media de découverte musicale. Quels sont les 3 projets que vous aimeriez faire découvrir à nos lecteurs ? 

Quentin : Sans compter les projets dont nous avons déjà parlé précédemment, je dirais DEAD ROBOT, un trio de jazz moderne dans lequel vous pouvez retrouver notre batteur Curtis Efoua, qui est une sorte de machinerie organique en roue libre (merci Nico), Los Guyabo Brothers qui fait une musique festive, aussi appelée « PsychoTropical », dans lequel joue notre bassiste Alvaro Olmos Garcia et enfin Alice Mylo, qui est une pianiste chanteuse et rappeuse qui possède un grand humour et un monde magique à découvrir. 

Dax : Personnellement, j’aurais dit Mokazz, groupe toulousain de rap-jazz alternatif, Souljah qui est un rappeur portugais qui a vécu aux Etats-Unis et qui est actuellement sur Toulouse. Il a son projet solo et fait beaucoup de featuring dont un avec nous sur certains concerts. Et enfin Lykuin, la reine du RnB Toulousain. 

Et pour finir : si vous pouviez organiser votre festival idéal, il se passe où et vous faites jouer qui ? 

Quentin : je pense que pour faire un festival idéal, il ne doit pas excéder un trop gros nombre de visiteurs et se doit de faire vivre la population alentour sans altérer négativement son environnement (écologiquement et socialement), donc je dirais quelque chose de la taille du Big Bag festival de Bagnères de Bigorre mais dans les alentours de Toulouse. 

Il devrait s’installer comme par magie sans main d’œuvre, étalé sur 3 soirs. Le vendredi nous aurions Bøl en première partie (transe rock turbo jazz), Mafalda High en second (pop électro expe en solo harpe voix) et FÜLÜ (électrobrass luxuriante) pour clôturer la soirée. Deuxième soir, Mokazz en première partie (rap-jazz électronique), GALIM ATIAS en seconde (désolé, on doit imaginer le festival idéal, donc idéalement, on aimerait bien jouer dedans). J’aurais bien mis Robert Glasper en troisième partie mais il faut le récupérer aux Etats-Unis et ça coûte un bras, alors pour faire danser au maximum les gens en fin de soirée, nous ferions venir HAKU ou Adorablesteak96, deux DJs toulousains. Pour clôturer cette édition, il y aurait un immense repas le dimanche midi avec Elise Esther (harpiste celtique chanteuse qui mélange musique celtique et néoclassique) suivi d’un trio jazz moderne (le terme est large) avec le Etienne Manchon Trio à 14 h (communément appelé le moment du « DiJazzTif »). On enchaîne avec le projet de Daoud (trompettiste qui lead son quintet jazz hip-hop) à 16 h et on finit par une jam session ouverte et contrôlée par l’équipe de la grande FÔM vers 18 h jusqu’à ce que nous soyons vidés, pour qu’à la fin le festival s’évapore à minuit et réapparaisse l’année d’après même jour même heure avec plus de folies. 

Dax : C’est trop long (rires). J’aurais plus vu un festival à l’ancien Bleu-Bleu en pleine nature, avec le rafraîchissement de la Garonne. J’aurais fait un festival de un jour plutôt avec le Neko Light Orchestra (reprise de musiques de films ou de jeux vidéo en orchestre) à midi, à 15 h faire un solo d’Arthur Guyard (pianiste), Mokazz à 17 h suivi de Mandarine pour le côté hip-hop, une performance de Marina Abramović (artiste serbe contemporaine) à 20 h 30, à 22 h un concert symphonique des œuvres de Ravel et de Debussy pour finir à minuit avec GALIM ATIAS

Quentin : c’est si éclectique comme festival, on dirait une blanquette de veau avec bisque de crabe et purée de betterave sur son lit de cerises confites dans de l’huile d’arachide. Et toi OPUS, c’est quoi ton festival idéal ?

Peut-être que ce qu’on organise pour les futurs 10 ans d’Opus ressemblerait à notre festival idéal : une célébration de la scène locale au cœur d’un lieu de culture, à Toulouse, avec une petite jauge de grands curieux qui ont soif de découvertes

Merci Quentin et Dax pour cette interview, et on se donne rdv le 1er décembre au Metronum pour vous retrouver sur scène avec Mélys et Feràmia, les 3 projets accompagnés par le Focus d’Opus !  

Créateur d’Opus, Rémy est à la fois rédacteur et photographe dans notre media. Un mélomane qui écoute aussi bien du rock que du rap ou de la pop, et qui aime fouiller la scène locale.
C’est également lui qui gère le projet Focus d'Opus